par Regina Moll
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26 février 2024
La simulation de vieillissement est une étape indispensable dans le domaine de la gériatrie. Elle permet, notamment, d'en savoir plus sur le ressenti à la matière de sensations et handicaps liés à la vieillesse, pour les soignants, mais aussi pour de futures personnes concernées. C'est à dire nous tous. Seulement, cette activité, comme toute autre, spécialement en ce qui concerne les soins, suppose une éthique et des règles à suivre. Quelles sont celles de la simulation de vieillissement ? On voit cela maintenant. Qu'est-ce que la simulation de vieillissement ? On l'a abordé rapidement, la simulation de vieillissement est une opération qui, on peut le déduire, permet, par l'intermédiaire de la simulation, de mettre les publics dans une situation de simulation d'un état de vieillissement. Cette simulation à pour objectif de faire ressentir concrètement les conséquences du vieillissement, notamment des maladies incapacitantes et des handicaps divers pouvant venir avec l'âge. L'idée derrière ce travail sur le ressenti est de non seulement développer l'empathie des soignants évoluant au contact des personnes âgées, afin de mieux comprendre leur situation et de mieux se mettre à leur place, mais également de préparer des personnes lambda à ce qu'implique parfois le fait de prendre de l'âge. Ces simulations sont multiples. Elles peuvent prendre la forme de jeux de rôles, permettant des mises en situations, mais aussi des formes plus complexes, au moyen d'appareillages permettant de simuler la perte ou la baisse de la vision, la diminution de la motricité ou encore la perte d'équilibre ou de contrôle sur ses membres. Quel que soit le niveau de technicité des moyens utilisés, l'ensemble de la démarche reste la sensibilisation et le développement de l'empathie. On s'en doute, comme dans toute activité de ce type, une éthique est nécessaire. Mais quelle est-elle et quels sont donc ses présupposés ? Quelle éthique pour la simulation de vieillissement ? On s'en doute, pour quelque chose d'aussi essentiel que la simulation de vieillissement, une éthique est requise. Mais laquelle ? Tout d'abord, il faut garder à l'esprit que cette démarche, la simulation, doit être entreprise dans une démarche de création d'empathie. L'éthique induite est donc d'être le plus bienveillant et réceptif possible à ce qu'on va ressentir et affronter. Les situations rencontrées dans un processus de simulation de vieillissement sont celles rencontrées par de nombreuses personnes âgées dans la vie de tous les jours. Le respect, donc, s'impose ! Par ailleurs, à l'inverse, en faisant débuter à quelqu'un, un futur soignant, un soignant souhaitant se sensibiliser, ou bien encore une personne souhaitant se préparer à affronter des situations de mise en vulnérabilité liée à l'âge, il faut faire preuve de bienveillance. La mise en marche d'un processus de simulation de vieillissement implique de se mettre en situation de vulnérabilité et de mise à disposition totale de l'exercice, mais également et par ricochet de la personne étant en charge de l'exercice. Il faut donc que cette personne ait conscience de cela, dans son rapport aux personnes qu'elle aura sous sa responsabilité, pour ne pas les brusquer ou les humilier, et bien évidemment qu'elle ne profite pas de l'exercice pour exercer une domination indue sur les sujets. La simulation de vieillissement suppose donc une empathie et un respect mutuel, de la part de la personne faisant passer l'épreuve, mais également de la personne la « subissant ». Sans elle, aucune approche correcte de la simulation de vieillissement, et donc aucune conséquence positive, ne peut en être tirée. Telle est donc l'éthique de la simulation de vieillissement !